Le paquet fiscal |
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La transmission du patrimoine familial : le chambardement fiscalRarement une matière juridique naura autant été modifiée en si peu de temps. Entre la loi du 23 juin 2006 portant réforme du droit des successions et des libéralités, qui a modifié 200 articles du Code civil, et le projet de loi « en faveur du travail, de lemploi et du pouvoir dachat » - qualifié de « paquet fiscal » - les familles auront sans doute quelque peine à sy retrouver. Si les deux mesures phare du projet concernent les heures supplémentaires qui devraient bénéficier dune exonération dimpôt sur le revenu et de charges sociales à partir du 1er octobre 2007, ainsi que le crédit dimpôt au titre des intérêts demprunts immobiliers, nous concentrerons nos propos sur :
A. Allègement des droits de succession et de donation1. Transmissions entre époux et
entre partenaires dun PACS Grande nouveauté, le projet de loi prévoit que les transmissions par décès entre époux ou partenaires dun PACS seront purement simplement exonérées de droits de succession. Notons toutefois que les donations entre époux resteront, quant à elles, soumises au régime actuel : abattement de 76 000 et barème progressif de 5 % à 40 %. Ce régime serait étendu aux donations entre partenaires dun PACS, actuellement soumises à une taxation progressive de 40 % et 50 % après un abattement de 57 000 . Un exemple permettra dillustrer tout lintérêt de cette nouvelle mesure. Monsieur X, marié sous le régime de la communauté légale, décède et laisse pour lui succéder son épouse âgée de 69 ans et ses deux enfants. Le patrimoine global est de 2 000 000 , soit un actif de succession de 1 000 000 . Le conjoint survivant opte pour lusufruit qui est évalué à 400 000 euros, compte tenu du barème légal applicable. Actuellement, les droits de successions à payer par Mme X sélèvent à 77 170 . Après la réforme, le même conjoint survivant naura plus aucun droit à payer. Lavis dÉLYSÉE-VENDÔMEIl convient de souligner que la réforme nest que fiscale : elle ne saurait donc occulter la dimension civile de la protection du conjoint survivant. A cet égard, ladaptation du régime matrimonial conserve tout son intérêt sur le plan civil. Cette technique patrimoniale permet en effet de mieux protéger le conjoint survivant en lui assurant une part plus importante de la succession que par le biais dune donation ou dun testament. Jusquà présent, la motivation principale dun changement de régime matrimonial était lélimination des droits de succession entre conjoints, ce qui expliquait le succès grandissant de ladoption du régime de la communauté universelle avec clause dattribution intégrale. Désormais, il importe de prendre davantage en considération létendue des droits et des pouvoirs que lon souhaite laisser au conjoint survivant.Par ailleurs, on peut regretter que
la réforme ne concerne que les successions
et laisse de côté les donations
entre époux, lesquelles continueront
à être taxées au-delà dun
montant de 76 000 euros. De
même, en cas de donation de la
nue-propriété de biens avec réserve
dusufruit au profit des parents, le
conjoint survivant devra toujours,
au premier décès, acquitter des
droits de donation pour continuer
à bénéficier de cet usufruit. Téléchargez notre lettre Financière et Patrimoniale du 3e trimestre 2007 pour lire la suite |
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